Projet HyBarge : un automoteur à propulsion hydrogène à l’étude

La société l’Equipage a annoncé mi-octobre 2019 le lancement d’une étude pour valider un système de pile à combustible à hydrogène qui pourrait devenir le système de propulsion à bord d’un automoteur neuf ou déjà existant si le test est concluant. La société l’Equipage a annoncé mi-octobre 2019 le lancement d’une étude pour valider un système de pile à combustible à hydrogène qui pourrait devenir le système de propulsion d’un automoteur neuf ou déjà existant si les résultats sont positifs. Pour ce projet, baptisé HyBarge, la société l’Equipage, basée en Haute-Garonne, va travailler avec un bureau d’étude, Orion Naval Solutions, pour la maitrise d’œuvre et une partie des études, un cabinet d’architecture navale également expert fluvial, ANIE-2R, et un constructeur de pile à combustible, Helion Hydrogen Power. {{IMG:1}} Le projet bénéficie d’un financement de Voies navigables de France (VNF) dans le cadre du plan d’aide à la modernisation et à l’innovation (Pami), de l’Ademe et de la BPI.

L’étude comprend une première phase programmée au printemps 2020 (Proof of concept) pour valider le système de pile à combustible à hydrogène. Cela signifie qu’installée sur un quai en rade de Toulon, la version marinisée de la pile (refroidissement à l’eau contre un refroidissement actuel à l’air) sera testée en alimentant des bateaux électriques et leurs moteurs à pleine puissance. Si les résultats sont concluants, la pile pourrait être installée à bord d’un automoteur neuf ou existant et devenir le système de propulsion de ce bateau.

« Il s’agit de valider, bien en amont de la construction du bateau, le système de propulsion avec la pile à combustible à hydrogène marinisée, explique Jean-Marc Samuel, l’un des porteurs du projet HyBarge. A terme, l’objectif est que ce système de propulsion électrique soit adaptable aussi bien sur des constructions neuves que sur des cales existantes ».

Le contexte de la réglementation européenne EMNR

Le projet HyBarge vise à adapter la solution hydrogène à des automoteurs, c’est-à-dire des bateaux de 38,50 mètres par 5 mètres, donc adaptés aux voies d’eau dites à « petit gabarit » et aux besoins de transport qui existent sur ce réseau ainsi qu’à ceux qui pourraient voir le jour à l’avenir de la part de chargeurs à la recherche de solutions alternatives à la route, également respectueuses de l’environnement. Jusqu’à présent, l’un des projets de propulsion à l’hydrogène dans le secteur fluvial en France était un pousseur de grande taille, mené par le groupe Sogestran/CFT sur le Rhône.

HyBarge s’inscrit, bien évidemment, dans le contexte de l’évolution de la réglementation européenne dite ENMR et ses exigences nouvelles en termes d’émissions polluantes des moteurs y compris ceux des bateaux fluviaux. Les porteurs du projet Hybarge, « au moment où la question climatique devient prépondérante », ont l’ambition de répondre aux demandes de chargeurs « dans un contexte d’intérêt grandissant pour le fluvial » mais aussi « de proposer et de développer une solution de transport de marchandises décarbonée, silencieuse, et soutenable économiquement, adaptée aux nouvelles exigences environnementales ».

Innovation et perspective de trafics

Au-delà d’un système innovant de propulsion avec une pile à combustible à hydrogène marinisée, c’est l’ensemble du projet HyBarge qui entend être innovant. Il s’agit de réfléchir à un automoteur de nouvelle génération permettant, par exemple, de développer la logistique urbaine ou des usages de transport variés sur le réseau Freycinet.

A titre d’exemple, les porteurs du projet HyBarge citent un trafic potentiel sur le canal des Deux-Mers avec les travaux à venir d’une troisième ligne de métro dans la ville de Toulouse à l’horizon 2022. Ce trafic potentiel serait de l’évacuation de déblais issus du percement de cette nouvelle ligne de métro : les entreprises de BTP susceptibles d'opérer sur ce chantier envisageraient très sérieusement d’affréter des bateaux sur le canal des Deux-Mers. Une telle solution permettrait d’éviter le passage par le centre-ville de Toulouse de plusieurs centaines de poids lourds supplémentaires par jour  -et les nuisances pour les riverains qui vont avec- durant toute la durée des travaux et ouvrirait des perspectives pour la logistique urbaine fluviale dans cette partie du réseau navigable.

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